Bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO)

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Diagnostic

  1. Anamnèse de BPCO → caractère lentement progressif des symptômes
  2. Facteurs de risque → tabac, mais aussi pollution, milieu professionnel, etc.
  3. Syndrome obstructif persistant après bronchodilatation (répéter la spirométrie si valeur limite) → VEMS/CV (rapport de Tiffeneau) inférieur à 0,7 après bronchodilatation.

Investigations

  • Dosage de l'α1-antitrypsine si < 45 ans et avec une anamnèse familiale chargée en BPCO ou chez qui aucun facteur de risque n'a été identifié.

Classification selon GOLD 2017[1]

  • Stade spirométrique (I-IV) selon le VEMS (valeur pronostique et interventions spéciales comme restriction pulmonaire)
  • Groupe (A-D) selon les symptômes et les exacerbations

Stades

Après bronchodilatateurs

  • Stade I: VEMS ≥ 80% du prédit
  • Stade II: VEMS 50-79% du prédit
  • Stade III: VEMS 30-49% du prédit
  • Stade IV: <30% du prédit

Groupes

  • A
    • Dyspnée NYHA 0-1
    • Score CAT < 10
    • 0-1 exacerbation par an
    • Pas d'hospitalisation
  • B
    • Dyspnée NYHA ≥ 2
    • Score CAT ≥ 10
    • 0-1 exacerbation par an
    • Pas d'hospitalisation
  • C
    • Dyspnée NYHA 0-1
    • Score CAT < 10
    • ≥2 exacerbations par an
    • Ou 1 hospitalisation
  • D
    • Dyspnée NYHA ≥ 2
    • Score CAT ≥ 10
    • ≥2 exacerbations par an
    • Ou 1 hospitalisation

Exacerbation infectieuse

Diagnostic selon les critères d'Anthonisen:

  1. Augmentation de la dyspnée
  2. Augmentation du volume des expectorations
  3. Augmentation de la purulence des expectorations

Traitement

Arrêt du tabac (mesure thérapeutique la plus efficace), traitement médicamenteux (améliore les symptômes, les fonctions pulmonaires, la qualité de vie, diminue le risque d'hospitalisation, d'exacerbations, sans réduire la mortalité), vaccination contre la grippe et antipneumococcique, programmes de réhabilitation pulmonaire ambulatoire ou stationnaire (améliore les symptômes, la qualité de vie, l'autonomie des patients, sans réduire la mortalité)

Groupe A: patients non exacerbateurs

0-1 exacerbation par an, non hospitalisés: diminution des symptômes

  • Bronchodilatateurs à courte durée d'action
  • Bronchodilatateurs à longue durée d'action

Groupe B: patients non exacerbateurs

0-1 exacerbation par an, non hospitalisés: diminution des symptômes

  • Bronchodilatateurs à longue durée d'action en monothérapie LAMA ou LABA
  • Bronchodilatateurs à longue durée d'action en bithérapie LAMA/LABA (Anoro, Ultibro, Spiolto) si persistance de symptômes

Groupe C: patients exacerbateurs

≥ 2 exacerbations par an ou 1 hospitalisation: mesure de prévention des exacerbations

  • Bronchodilatateurs à longue durée d'action (LAMA) pour les patients peu symptomatiques au quotidien
  • Bronchodilatateurs à longue durée d'action en bithérapie LAMA/LABA (Anoro, Ultibro, Spiolto) en cas de récidive d'exacerbation ou bronchodilatateurs à longue durée d'action en monothérapie LABA et CSI (CAVE augmentation du risque de pneumonie)

Groupe D: patients exacerbateurs

≥ 2 exacerbations par an ou 1 hospitalisation: mesure de prévention des exacerbations

  • Bronchodilatateurs à longue durée d'action en bithérapie LAMA/LABA (Anoro, Ultibro, Spiolto)
  • Bronchodilatateurs à longue durée d'action en bithérapie LAMA/LABA (Anoro, Ultibro, Spiolto) et CSI
  • Autres traitements particuliers:
    • Macrolides (azithromycine) au long cours: The duration and exact dosage of macrolide therapy are unknown. The primary concerns with long-term macrolide therapy are development of antibiotic resistance, including macrolide-resistant strains of nontuberculous mycobacteria. In addition, hearing loss and potentially fatal arrhythmias due to prolongation of the QT interval have occurred in association with azithromycin.
    • Oxygène au long cours si pO2 ≤ 55 mmHg ou SpO2 < 88%
    • Roflumilast: inhibiteur sélectif oral de la phosphodiestérase-4 (Daxas) → diminution des symptômes et réduction du risque et de la fréquence d'exacerbation chez les individus sélectionnés
      • BPCO sévère associée à une bronchite chronique
      • Exacerbations récurrentes malgré les thérapies adéquates
      • VEMS < 50% du prédit
    • Réhabilitation pulmonaire: recommandée pour tous les patients symptomatiques avec un VEMS < 50% du prédit et dans le contexte spécifique d'une hospitalisation pour exacerbation
    • Restriction pulmonaire chirurgicale ou endoscopique

Autres mesures

  • Ventilation non invasive (VNI) Indications:
    • acidose respiratoire (pH <7.35 et/ou pCO2 >6.0 kPa/45 mmHg)
    • et/ou d’une sévère dyspnée associée à des signes de fatigue des muscles respiratoires.
  • Vaccination contre le pneumocoque et la grippe chez tous les patients BPCO et asthmatiques

Critères d'hospitalisation aux soins intensifs[2]

  • Troubles de conscience dont l'intensité dépend de la durée d'installation et du degré d'hypoxie et d'hypercapnie
  • Troubles du comportement (aggressivité)
  • Sueurs, céphalées
  • Respiration paradoxale abdominale (perte de phase des expansions abdominales et thoraciques)
  • Encombrement bronchique sans toux efficace
  • Polypnée superficielle ou bradypnée
  • Troubles du rythme cardiaque
  • Acidose hypercapnique importante (pH < 7.35, pCO2 > 9.3 kPa/70 mmHg)
  • pO2 < 50 mmHg

Références

https://quadrimed.ch/images/pdf/2018/presentations/14.BPCO_update_2018.pdf https://www.hug-ge.ch/sites/interhug/files/atelier_mpr/Spirometrieaucabinet-SMPR10.pdf

  1. Grégoire Gex, BPCO : traitement selon la nouvelle classification ABCD – traitement et prévention des exacerbations, Rev Med Suisse 2018; volume 14. 206-207
  2. https://www.youtube.com/watch?v=HKs-i4DnkVk