Néoplasies myéloprolifératives

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Définition

Les néoplasies myéloprolifératives (NMP) sont des hémopathies clonales acquises de la cellule souche hématopoïétique, responsables d’une production médullaire excessive de cellules myéloïdes (myéloprolifération) sans blocage de maturation.[1]

Fowlkes S, Murray C, Fulford A, De Gelder T, Siddiq N. Néoplasies myéloprolifératives – Partie 1 : survol du diagnostic et du traitement des NMP « classiques ». Can Oncol Nurs J. 2018;28(4):269‐275. Published 2018 Oct 1.
Précurseur Réarrangement bcr-abl
Chromosome de Philadelphie Ph+
Ph-
3 lignées myéloïdes (érythrocytes, mégacaryocytes, granulocytes) ↓ Polycythemia vera (PV)
Mégacaryocytes ↓ Thrombocythémie essentielle (TE)
Mégacaryocytes et fibrose médullaire ↓ Myélofibrose primaire
2 lignées myéloïdes (mégacaryocytes, granulocytes) ↓ Leucémie myéloïde chronique (LMC)
Monocyte ↓ Leucémie myélomonocytaire chronique
Eosinophile ↓ Syndrome hyperéosinophilique

Polycythemia vera

  • Caractéristiques: prolifération clonale spontanée des précurseurs érythropoïétiques en absence d'EPO. Hyperplasie des 3 lignées myéloïdes (érythrocytes, mégacaryocytes, granulocytes). Synonyme: maladie de Vaquez
  • Génétique: Mutation JAK2 V617F
  • Clinique: splénomégalie
  • Traitement:
    • bas risque thrombotique : saignées + aspirine
    • haut risque thrombotique : hydroxyurée + aspirine
    • Grossesse, jeune ≤ 40 ans, prurit intraitable, intolérance à l’hydroxyurée : interféron alpha
    • Si splénomégalie ou symptômes B, intolérance à l’hydroxyurée : ruxolitinib (anti-JAK2)
    • Si évolution vers myélofibrose ou leucémie aiguë : allogreffe

Thrombocytémie essentielle

  • Caractéristiques: Thrombocytose soutenue >450 G/l = syndrome de von Willebrand acquis
  • Génétique: Mutation JAK détectable dans 50% des cas dans les granulocytes mais pas les lymphocytes. Autres mutations: calreticuline, gènes MPL
  • Clinique: splénomégalie absente ou pointe de rate.
  • Pronostic: espérance de vie presque normale. Transformation rare en myélofibrose (1-5%)
  • Traitement:
    • aspirine pour tous les patients
      • haut risque thrombotique (≥60 ans, avec FRCV): hydroxyurée + aspirine
      • risque thrombotique intermédiaire (40-60 ans sans FRCV): aspirine OU hydroxyurée
      • bas risque thrombotique (≤40 ans sans FRCV): aspirine seule ou interféron alpha
    • complications (thromboses, hémorragies) : hydroxyurée (+/- anticoagulation)
    • pas de réponse à l'hydroxyurée ou effets secondaires: anagrelide

Myélofibrose primaire

  • Caractéristiques: Prolifération mégacaryocytaire avec atypies et fibrose médullaire, hématopoïèse extramédullaire.
  • Génétique: JAK2 muté
  • Clinique: splénomégalie
  • Pronostic: Mauvais
  • Traitement:
    • allogreffe
    • soutien transfusionnel
    • hydroxyurée
    • ruxolitinib si symptômes B et splénomégalie

Leucémie myéloïde chronique

  • Caractéristiques: Prolifération lignée granulocytaire et mégacaryocytaire sans bloc de maturation
  • Génétique: translocation du bras long des chromosomes 9 et 22 [t(9;22), chromosome de Philadelphie]
  • Clinique: splénomégalie
    • Phase chronique, phase accélérée, crise blastique
  • Traitement:
    • hydroxyurée au début de la prise en charge
    • inhibiteur de bcr-abl : imatinib
    • allogreffe si résistance sous inhibiteur de bcr-abl

Voir aussi: Leucémies

Leucémie myélomonocytaire chronique

  • Caractéristiques: Monocytose persistante ≥ 1 G/l, neutrophilie, neutropénie chez 50% des patients
  • Traitement:
    • hydroxyurée
    • 5-azacytidine
    • allogreffe + chimiothérapie si évolution en leucémie aiguë ou LMMC-2

LMMC-1

  • blastes moelle 5-9%, sang <5%

LMMC-2

  • blastes moelle 10-19%, sang 5-19%

Syndrome hyperéosinophilique

  • Caractéristiques: Hypereosinophilic syndrome is characterized by moderate eosinophilia and end-organ damage commonly involving the skin, lungs, gastrointestinal tract, and heart; secondary causes of eosinophilia should be excluded.
    • Eosinophiles en nombre absolu >1,5 G/l
    • Dommages d'organes cibles attribuables à l'hyperéosinophilie
  • Le degré d’éosinophilie est arbitrairement classé comme léger (< 1,5 G/l), modéré (1,5 à 5 G/l) et sévère (> 5 G/l)[2].

Références